nouvelles tendances du commerce de centre-ville

Les nouvelles tendances du commerce de centre-ville : analyse

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Les nouvelles tendances du commerce de centre-ville : quelles sont-elles ? Quels sont les facteurs-clés de succès d’une activité en centre-ville aujourd’hui ? Analyse.

Dans toutes les villes de France, le commerce de centre-ville souffre. Les commerces traditionnels reculent, des vitrines ferment, principalement victimes de la concurrence des zones commerciales et d’Internet. Il est vrai que depuis les années 1970 nos habitudes de consommation ont suivi le développement du tout-voiture et des achats à distance.

Pourtant, on constate depuis quelques temps l’apparition de nouvelles tendances du commerce de centre-ville et un nouveau type d’initiative en cœur de ville, de la part de commerçants mais aussi de professionnels de tous secteurs d’activité, du commerce traditionnel à l’artisanat d’art en passant par les services à la personne ou le bien-être.

Ces initiatives sont fondées sur une vision nouvelle des rapports économiques et sociaux : davantage de proximité, d’écoute et de lien social. Un plus grand respect du patrimoine et de l’environnement aussi, tant il est vrai que le développement des zones commerciales a consommé de l’espace naturel, avec des bâtiments énergivores et esthétiquement très pauvres. Sans oublier un besoin accru de culture et de sens.

Ces initiatives se fondent sur une nouvelle manière d’aborder la vie en cœur de ville. Alors que le centre-ville d’autrefois se résumait à un alignement de commerces qui se faisaient tous concurrence, avec une sur-représentation des boutiques alimentaires, vestimentaires, bijouteries, épiceries et quincailleries, le centre-ville d’aujourd’hui est beaucoup plus diversifié, avec une tendance moins utilitariste et plus centrée sur les nouveaux besoins des clients, lesquels ne sont plus uniquement des consommateurs mais aussi des citoyens.

Plus diversifiée, l’activité est aussi plus coopérative : le partage et la mise en réseau priment désormais sur la compétition.

Voyons concrètement quelles sont les nouvelles tendances du commerce de centre-ville aujourd’hui.

Fini, donc, les rues commerçantes que nous avons connues jusque dans les années 2000, avec leurs alignements d’enseignes plus ou moins semblables, indépendantes ou franchisées.

Les activités en centre-ville sont aujourd’hui hétérogènes et multiformes, mêlant initiatives privées, publiques et associatives.

Résultat : un mix de commerces traditionnels, de services à la personne, d’activités saisonnières et touristiques, de galeries d’expositions, de lieux de convivialité, de professions libérales, d’ateliers d’artisans, de boutiques-concept, de locaux associatifs, de centres de formation, de services publics, d’espaces de co-working et autres lieux sociaux, sans oublier la présence de commerçants non sédentaires à travers les marchés et les animations commerciales.

Alors qu’auparavant les rues passantes étaient fréquentées principalement par les commerçants et leurs clients, elles le sont désormais de plus en plus par des membres d’association, des usagers des services publics, des bénévoles, des fonctionnaires, des touristes, des familles, des travailleurs indépendants, des adeptes de culture, ou de simples citoyens en quête de rencontres et de lien social.

Les commerces en circuit court se développement, de même que les lieux associant plusieurs types de services ou d’activités, ainsi que des concepts novateurs qui apportent ce qui fait défaut au commerce en ligne ou aux grandes surfaces : une expérience client plus qualitative misant sur l’humain.

Si l’on ajoute à cela la volonté politique de redynamiser les centres-villes, avec le soutien de différents programmes tels Action Cœur de Ville, on se dit que la transformation et la redynamisation des rues commerçantes est bien engagée. On peut le voir comme un encouragement à créer une activité en centre-ville. Mais attention, les porteurs de projet doivent s’assurer de bien comprendre ce qui fait aujourd’hui la réussite d’une activité en centre-ville.

Au-delà des valeurs que portent ceux qui entreprennent en centre-ville, la viabilité reste bien sûr primordiale.

Pour arriver à un niveau d’activité suffisant, les porteurs de projet doivent développer un concept et un modèle économique qui se démarque du modèle classique adopté par les grandes enseignes commerciales. Il faudra miser avant tout sur l’expérience client, par exemple à travers des produits et des services personnalisés, des réponses apportées à des demandes complexes ou encore de l’innovation commerciale ou sociale.

Les nouveaux commerçants savent aussi tirer parti d’internet et des réseaux sociaux, avec une capacité à faire parler, autrement dit à « créer le buzz ». Le fait d’être présent en centre-ville n’interdit pas de développer une activité de vente en ligne afin d’élargir au maximum sa clientèle.

La capacité à créer du lien, à travailler en réseau avec d’autres acteurs locaux, à tisser des relations inter-générationnelles constituent aussi les nouvelles tendances du commerce de centre-ville ainsi que des facteurs-clés de succès. C’est ainsi que les partenariats et l’entraide entre commerçants peuvent donner d’excellents résultats.

Les porteurs de projet les plus créatifs n’hésiteront pas à mixer plusieurs activités dans leurs boutiques et à s’associer avec des initiatives ou des programmes publics, par exemple portés par des collectivités.

Au final, réussir la création de son activité en centre-ville demande un peu d’imagination, une bonne maîtrise de la communication et des réseaux sociaux, une capacité à nouer des partenariats, sans oublier un esprit positif et confiant en l’avenir.

Ville de 12 000 habitants située dans l’ouest du département de l’Aveyron aux portes du midi toulousain, Villefranche-de-Rouergue possède un cœur de ville typique, très représentatif de l’évolution du commerce au cours des dernières décennies.

La recomposition de cette bastide royale n’est pas terminée, et on continue d’assister au départ ou à la fermeture de commerces dits « classiques ». En parallèle, les initiatives nouvelles et innovantes se multiplient : c’est ainsi qu’on a vu se créer un bar associatif, une salle de jeu de sociétés, une boutique-théâtre, un cabinet d’architecte ouvert à la visite, un café magasin de disques, une salle de formation à distance, un magasin d’articles pour bébé étendu aux jouets, une annexe de centre social, un journal local, une galerie d’art… sans pour autant que l’initiative classique disparaisse, avec par exemple de nouvelles boutiques de décoration ou de nouveaux restaurants. On assiste ainsi à un retour de l’activité en centre-ville, avec 12 vitrines occupées de plus depuis 2019.

Au final, il se pourrait bien que les centres-villes redeviennent des lieux de partage et d’innovation, des lieux où l’on vient chercher des idées et du sens, où l’on consomme autrement et où l’on bénéficie d’un service personnalisé. Voilà donc quelques pistes concernant les nouvelles tendances du commerce de centre-ville.

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